Logement

Algérie : La vente et la sous-location de logements sociaux se banalise

Quel avenir pour le logement social dans notre pays, si l’on se réfère à ce qui se passe actuellement en matière de transaction et rétrocession qui touchent ce

Quel avenir pour le logement social dans notre pays, si l’on se réfère à ce qui se passe actuellement en matière de transaction et rétrocession qui touchent ce secteur ?

Partout, des logements attribués dans ce cadre changent constamment d’occupants sans le moindre problème et sans que l’on semble trouver là, la solution idoine. Pourtant, des difficultés il y en a eu, il y en aura toujours, car l’imbroglio qui accompagne les désistements et autres arrangements ne sont pas près de s’estomper.

Les troubles qui ont prévalu il y a quelques se maines aux environs des cités, comme la cité Es-Seddikia et plus particulièrement auprès de la cité dite «Batimat Taliane» lors de l’opération de transfert des locataires, nous donne un aperçu sur ce qui se passe, depuis quelques années sur le marché du logement. Si les occupants de cette cité ont, semble-t-il, refusé d’être relogés ailleurs, invoquant des raisons de commodités, il semblerait aussi, que certains «intrus» se soient glissés parmi les mécontents, mais pour toute autre chose.

Un cas parmi tant d’autres que tous ces sous-locataires, voire acheteurs au noir, qui pour diverses raisons se sont retrouvés dans des culs de sac en ce qui concerne l’habitat. En effet, alors que la loi sur la cession des biens de l’Etat est claire à ce sujet, des logements sociaux continuent, néanmoins, à être vendus ou sous-loués par leurs acquéreurs, d’où une cette pagaille qui entoure toute opération du genre, puisque les occupants ne sont, très souvent, pas les véritables acquéreurs. Alors comment se fait-il que les pouvoirs publics ayant en charge le contrôle et le suivi de ces attributions, notamment en ce qui concerne les logements sociaux, n’aient pas agi plus rapidement, soit avant que la situation n’empire ? Cette pratique serait, paraît-il, encouragée avec la complicité de certaines agences immobilières peu regardantes sur les droits lorsqu’il s’agit de faire des bénéfices.

D’ailleurs, le nombre de logements sociaux mis en vente depuis quelques temps par des individus les ayant acquis au moyen de désistement, serait toujours en vigueur.

Malheureusement, certains citoyens, très certainement attirés par le prix proposé à la vente ou contraints dans l’urgence de trouver un toit, se sont retrouvés entraînés par un engrenage d’où, aujourd’hui, il leur est pénible d’en sortir, car l’OPGI entend bien récupérer ses biens. Côté location, attirés par les montants plus intéressants que pour un logement «légal», les locataires se rabattent de plus en plus vers ces logements sociaux.

C’est le cas, entre autres, du logement promotionnel aidé (LPA) qui est une formule fraîchement élaborée (depuis 2010) par les pouvoirs publics en remplacement du logement social participatif connu sous l’appellation de LSP.
En raison des multiples avantages accordés par l’Etat à ce type de logement, le logement LPA est frappé d’incessibilité durant les 5 premières années, et ce, à compter de la date d’établissement de l’acte de propriété, et ce, conformément à l’article de la loi de finances de 2012. Quant aux ex-LSP, la loi de finances complémentaire 2009 dans son article 10 consacre l’incessibilité des LSP.

Aussi, les acquéreurs qui disposent de titres de propriété de leur logement sur fonds d’aide de l’Etat après le 31 décembre 2007 ne pourront plus vendre ces logements avant 10 ans. C’est un contrat d’incessibilité dont la mention sera établie sur tous les actes de propriété.
Cependant, les occupants des logements sociaux trouveront toujours le bon moyen pour vendre leurs logements, loin du contrôle des pouvoirs publics, puisque l’expérience a démontré, qu’en dépit de leur incessibilité, les logements sociaux se vendent et s’achètent sans trop de difficultés à Oran.
Un acquéreur de l’un de ses types de logements du côté de la commune de Gdyel nous dira que plus de la moitié de ses voisins n’occupent pas leurs logements qui, soit ont été cédés ou loués. Pourtant, de par la nature de leur caractère «social», ces logements ne peuvent ni être vendus ni sous-loués, puisque ayant fait l’objet, en principe, d’une priorité des pouvoirs publics envers les familles nécessiteuses.

Alerté par l’ampleur des transactions spéculatives dans ce domaine, le gouvernement a de tout temps tenté d’introduire de nouvelles mesures pour lutter contre ce phénomène, mais force est de constater que le marché noir à la peau très dure, que ni les périodes d’incessibilité fixées et encore moins les formules drastiques en matière d’octroi de logements sociaux (enquêtes, priorités, sondages, etc…) n’on pu venir à bout. La solution résiderait, selon les spécialistes de ce secteur de l’habitat, lorsque l’offre sera bien supérieure à la demande. Mais d’ici là, le marché juteux des «transactions» illégitimes continuera de poursuivra sa route.

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