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Oran transformé en méga-bidonville : une cité non avhevée

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Qu’en est-il de la loi sur la mise en conformité et l’achèvement des constructions ? Depuis près d’une vingtaine d’années, l’aspect Oran est resté presque inchangé, au grand étonnement des citoyens locaux et des visiteurs.  

Oran transformé en méga-bidonville

Oran transformé en méga-bidonville

C’est toujours cette cité en chantier perpétuel, avec ses carcasses de bâtisses inachevées depuis des lustres et les nouveaux chantiers lancés à la faveur de la mise en œuvre de nouveaux programmes immobiliers qui poussent comme des champignons.

S’il est normal de supporter les chantiers en cours, qu’en est-il des anciens qui n’en finissent pas ou qui ne sont qu’à moitié achevés ?

Il s’agit en particulier des constructions immobilières individuelles dont les propriétaires, faisant fi de toutes lois, préfèrent laisser leurs façades non finies, même si tout le monde sait que leurs intérieurs sont à 100% réalisés et avec des matériaux assez nobles pour avoir coûté quelques dizaines de millions de dinars à leurs propriétaires.

Des propriétaires qui occupent leurs biens depuis des années mais qui refusent toujours de soigner les façades de leurs villas et autres maisons de maître. 

La raison ? Alors que certains avancent, sans sourciller, le prétexte du mauvais œil, d’autres, moins superstitieux mais aussi moins inspirés, se disent incapables de le faire tant que les autorités compétentes n’auront pas réalisé les chaussées et les trottoirs et tant que tous leurs voisins n’auront pas achevé leurs constructions. 

«J’ai en tête un modèle de façade qui me coûtera certainement beaucoup d’argent et je ne souhaiterais pas que toute cette poussière me l’abime par la suite. 

C’est pour cela que je temporise», confie ce citoyen dont la bâtisse à trois étages, située sur la route des Falaises, non loin du rond-point de Canastel.

Même les quartiers résidentiels n’échappent pas au phénomène

Un endroit où la construction a fait rage depuis une décennie et ce qui devait donner un quartier résidentiel des plus beaux d’Oran, se présente actuellement comme un douar qui n’a rien à envier aux petits bourgs de l’arrière pays.

Mais où sont donc les appareils de l’Etat en charge de l’urbanisme ? A qui échoie donc la mission de contrôle et de sanction à l’égard des contrevenants à la loi ? Car la loi régissant l’aspect urbanistique de nos villes existe bel et bien sans que personne ne semble lui donner un quelconque crédit.

Il s’agit de la loi du 20 juillet 2008, fixant les règles de mise en conformité des constructions et de leur achèvement. Ainsi, l’on peut lire dans le Journal officiel nº 44 du 3 août 2008, page 16 à 25, que cette loi stipule clairement dans son article 23, que les propriétaires des constructions non achevées et les maîtres d’ouvrage ou tout intervenant habilité, sont tenus d’achever leurs constructions dans les conditions et les délais fixés par la loi.

En cas de non achèvement des travaux de construction ou si la construction n’est pas conforme au permis de construire délivré, la loi impose au propriétaire «de procéder à leur arrêt immédiat et d’en informer le président de l’Assemblée populaire communale concerné qui, lui, délivre une attestation d’arrêt des travaux pour mise en conformité».

Où sont passées les brigades d’urbanisme

Le texte précise également qu’en cas contraire, des agents commissionnés à cet effet, constatent et procèdent à la fermeture du chantier en question en établissant un procès-verbal de non conformité.

On lira également que le délai accordé par le permis d’achèvement que délivre l’APC au contrevenant ne peut, en aucun cas, excéder 24 mois pour la construction à usage d’habitation, 12 mois pour la construction à usage commercial, de services ou artisanal, 24 mois pour la construction à usage mixte d’habitation et de commerce ou de services et 24 mois pour la construction d’un équipement public.

Tout en insistant dans l’article 03 du même texte de loi, sur la nécessité de respecter l’harmonie des formes et la qualité des façades d’une construction. En fait, d’aucuns à Oran se demandent: «Qu’est-ce qu’il a dans cette loi qui n’est pas assez clair pour qu’on ne l’applique pas encore ?»

Ils s’étonnent également sur le retard pris dans l’application de l’article 68 qui prévoyait la création, auprès des services de l’Etat chargés de l’urbanisme et des services de la commune, «des brigades d’agents chargés de suivre et d’enquêter sur la création de lotissements, groupes d’habitations ou de chantiers de réalisation de constructions».

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