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Logement et violence en Algerie : Quand la rue devient un moyen pour s’arroger tous les droits

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Un autre logement, sinon je brûle tout…

La dernière saute d’humeur des habitants du bidonville dit douar Cheklaoua, traduit d’une manière claire, les tentatives de certains, de profiter de ce qu’on n’hésite pas à qualifier de mansuétude des pouvoirs publics. Mardi dernier, une centaine de jeunes habitant ce bidonville, sont sortis pour bloquer le troisième boulevard périphérique durant de longues heures.

En effet, aux alentours de 10h 30, des dizaines de jeunes dont certains encagoulés, ont déposé des pierres et des branches d’arbres sur la route, empêchant les voitures de circuler.

Les protestataires résidant dans ce bidonville, ont par cet acte dénoncé l’absence d’un programme de relogement les concernant, et n’ont trouvé, disent-ils, que ce moyen pour faire parvenir leurs préoccupation et mécontentement aux autorités locales. Toutefois, faut-il bien le signaler, les habitants de ce site ont déjà bénéficié de deux opérations de relogement. Et au lieu d’affecter son assiette à un équipement public, les pouvoirs publics l’ont laissée nue, ce qui a permis le retour de certains habitants, supposés relogés, et le retour du bidonville et de tous ses problèmes.

Les pouvoirs publics devraient, dès maintenant, penser à adopter une approche du dossier d’éradication de l’habitat précaire. Certes, il y a un aspect social à prendre en considération et à traiter avec équité, mais l’autre aspect qui semble être ignoré à ce jour, ce sont les poursuites judiciaires à l’encontre des tricheurs et ils sont légion, qui portent un sérieux coup à la politique du logement initiée par les pouvoirs publics. Il suffit pour quelqu’un de construire une habitation de fortune et de prétendre à un relogement. Une fois les clés obtenues, il s’empresse de vendre le nouveau logement, pour revenir occuper les mêmes lieux et formuler la même demande.

Cette forme de passivité des pouvoirs publics a encouragé certains à devenir des spécialistes en la matière et surtout de savoir comment en tirer profit. Quel tort ont fait ceux qui attendent patiemment un toit et qui se soumettent à l’autorité de l’Etat ?

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Les pouvoirs publics, s’ils veulent maîtriser la politique du logement, devraient maintenant penser à punir les fraudeurs. Cela servirait d’exemple et traduirait la volonté de l’Etat à user de ses prérogatives de force publique, régulatrice des programmes de l’exécutif. Fermer à la circulation une route est devenu un moyen facile pour la contestation. Les actions de rues peuvent être justifiées quand elles dénoncent une injustice, mais quand elles n’ont pour finalité que de s’octroyer illégitimement un droit, elles devraient être réprimées par la force de la loi. Le temps n’est plus aux tergiversations, car des pratiques hors-la-loi sont venues vicier la sérénité publique.

Le cri de ceux qui souffrent en silence et qui attendent patiemment l’accès à un toit décent, a été noyé dans les vociférations de certains cupides et fauteurs de troubles. L’Etat doit assumer ses responsabilités et sévir par la force de la loi, autrement, ce serait encourager l’illicite et tuer par le silence le licite ainsi que tout ce qui a trait à l’esprit de la citoyenneté.

Source : l’echo d’oran